Le Conte de la Petite Oie Triste - 1re plume
18 novembre 2005
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Cette saison-là, la Petite-Oie-Triste n'a pas migré. Ses aînés sont partis voler vers la chaleur, Caillou brun, caillou bleu, semblent loin les jours heureux
Leur histoire pourtant avait si bien germé ! Au printemps, doucement, eux deux s'étaient trouvés. Menthe fraîche, menthe mûre, aventure de bon augure
Un soir enfin, le tendre aveu leur échappa, leurs becs timides se joignirent, en un baiser furtif et malhabile, Nuits de jade, nuits de jeux, voluptueux, si précieux
Dans toute la vallée, il fallait qu'ils se montrent ! Les roseaux des marais abritaient leurs rencontres, Caillou vert, caillou gris, brillent brillent tes yeux jolis
Mais le Jars-Noir au regard dur, le père du Bel-Oison, grondait de tout son bec contre son rejeton. Pierre sèche, pierre à feu, tes éclats te brisent en deux
Pourquoi, dit Bel-Oison, pourquoi faut-il que le Jars-Noir m'éloigne de ma passion ? Puits marron, puits profond, ma voix se perd en frissons
Le Bel-Oison si insouciant ne pouvait pas savoir tout ce que la Petite-Oie-Triste apprit beaucoup plus tard. Vent lumière, vent d'hier, que ton souffle me libère
Bien des années auparavant, l'Oie-Souriante-aux-Plumes-Soyeuses, Caillou jaune, caillou noir, calculs sombres sous mes doigts
Oh ! Le Jars-Noir était le plus fidèle peut-être des jars fidèles ! Flaque paille, flaque plate, n'éclabousse pas mes pattes
Un soir où les nuages indolents de malice, souriant aux étoiles scintillantes et complices, Cigale ocre, cigale noire, tout espoir est une victoire
Quand le Bel-Oison vient demander au Jars-Noir la verte permission de rejoindre son amie, Fruits roussis, fruits verdis, leur jus parfois est acide
Mais les feux de la nuit chantent et tournent devant lui, si fort, si vite, Corde raide, corde à noeuds, me délier me rend joyeux
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